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15 Claudine et les OVNIs
27 février 2011
Comme Ginette avait fini sa cigarette, Beaudoin la remercia de sa précieuse coopération et demanda à voir Claudine, la secrétaire.
Celle-ci arriva, très intimidée. Elle était jeune et jolie, habillée de cuissardes sexy et d’une mini-jupe de cuir. Après le faux Chanel de Ginette, veste en tweed pastel gansé et boutons dorés, c’était étrange.
Elle commença à lui expliquer qu’elle n’était là que depuis quatre ans mais qu’elle avait détesté Lucile au premier coup d’œil. Elle avait même regretté d’avoir accepté ce poste.
“Bien sûr, un magazine comme celui-ci, cela fait chic mais par derrière... J’étais mieux dans mon ancien job dans l’agro-alimentaire. Des bureaux pleins de bonnes femmes et de pédés hystériques, de machos qui essaient de vous coincer entre la photocopieuse et la machine à café, merci bien. Ce sont des histoires sans arrêt mais rien par devant. Tout en dessous. C’est tous des cinglés mais Lucile était la pire de loin !”
Elle avait tout déballé en deux minutes, rougissant violemment mais elle ne cherchait pas à dissimuler son aversion physique pour la victime.
“Avait-elle des amies au journal ?”
Claudine étouffa un vrai éclat de rire dans ses mains. La question des "amies" de Lucile avait toujours le même succès. Beaudoin remarqua les ongles impeccablement laqués eux aussi, ce devait être la marque du journal.
“Des amies ? Ni au journal, ni dans le groupe. En plus, les journalistes, les vrais, la prenaient pour une conne. Enfin, excusez-moi, une nulle.”
“Pourriez-vous m’expliquer exactement ce qu’elle faisait ici ? Pourquoi restait-elle si personne ne l’aimait et qu’elle n’était même pas compétente ?”
Claudine baissa les yeux, sembla hésiter et finalement secoua la tête comme prise de pitié pour ce jeune inspecteur naïf.
“Je ne sais pas. A cause de Loulou... de M. Lannois.”
“Loulou ?” se mit-il à rire à son tour en pensant au vieil académicien.
“Oui, on le surnommait Loulou.”
Elle se mit à rire aussi avec le même regard que Ginette tout à l’heure.
“"On", ce ne serait pas Madame Lombard par hasard ?”
Elle aquiesça, un peu gênée d’avoir trahi la journaliste et surprise d’entendre dire "Madame Lombard". Personne ne s’appelle "madame" dans la presse. C’est toutes des "filles" !
Il sourit pour la rassurer.
“Madame Brons m’a raconté qu’elle aimait donner des surnoms. Cela n’en fait pas une criminelle, vous savez. Donc, Lucile Delarue devait sa place à M. Lannois ?”
“Ecoutez, je ne connais pas très bien le groupe... Il faudrait que vous vous renseigniez auprès de gens mieux informés que moi.”
“Qui ? Jusqu’ici tout le monde a l’air de penser des choses mais personne ne parle vraiment.”
“C’est normal. On ne se vante pas de trucs comme ça. Les combines de Lucile faisaient un peu désordre. Et puis on a peur pour notre job. Il n’y a qu’Alex qui s’en fout. C’est à elle que vous devriez parler.”
“Nous la verrons demain. Elle avait eu une dispute terrible avec Lucile dernièrement ?”
“Oui, mais ce n’est pas elle. En fait, c’est un OVNI. Pas un OVNI comme moi parce que je viens de banlieue et que je ne parle pas assez bien, mais elle était ailleurs quand même. C’est la seule gentille de la rubrique. A une époque, elle travaillait aussi dans un journal qui parle de bébés et bien, elle me donnait les Barbie qu’elle recevait pour ma fille !”
“On reçoit beaucoup de choses dans les journaux ?”
“Non. Enfin, ça dépend qui... Alex pas tellement, mais il y en a qui reçoivent des tonnes de cadeaux et gardent tout.”
“A la “Gastronomie”, j’ai vu des mètres cubes de victuailles et des bons vins.”
“Et encore nous ne sommes pas encore dans les numéros de Noël ! Là, on dérape sur le foie gras fondu ! Et à la “Beauté” je vous dis pas !”
“Et Lucile ?” insista-t-il.
“Vraiment, je préfère que vous demandiez à quelqu’un d’autre. J’ai besoin de ce boulot et je ne suis que secrétaire.”
Elle se leva de son siège avec précipitation. Beaudoin la regarda avec surprise.
“Mais nous sommes seuls ici. Vous ne risquez rien et tout ce que vous direz restera entre nous...”
“Vous me faites rire : tout se sait dans ce groupe et je ne veux pas perdre ma place.”
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