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Mr Big (Society)
24 février 2011
A Londres, spectacle improbable, on a vu les étudiants dans la rue, pourquoi ?
En 2005, un étudiant européen, et les Britanniques font partie du lot, payait environ £1250 par an pour entrer dans à l’université. Pas si mal pour une licence, à la fois loin du minimum de la fac française, mais raisonnable comparé aux écoles privées de Paris.
Aujourd’hui, ce serait plutôt £10000…
Bien sûr, la vie d’un étudiant ne se résume pas aux droits universitaires, loin de là, et vivre à Londres coûte cher : par exemple, il faut compter £4.50 pour un simple aller-retour dans le Tube. Au quotidien toujours, manger “correctement” est hors de prix, sauf si l’on adore les surgelés Iceland ou les galettes au stand Hare Krishna du campus. Les taux de change volatiles euros/livres (aujourd’hui £1 = 1,17 euros) n’arrangent rien, les Anglais s’agrippant à leur monnaie et à leur monarchie avec cette fougue placide bien britannique.
La fin du Welfare
La réforme des Tuition Fees passée début décembre sonne le clairon d’une nouvelle ère politico-économique. Un seuil de £6000/an, un plafond à £9000/an pour une licence pour un élève européen, c’est-à-dire un minimum de £10000/an (12000 euros environ) pour un élève étranger.
Les principes fondamentaux du Welfare System prônent entre autres l’éducation pour tous, défendue personnellement par l’ex-Premier Ministre Gordon Brown, et l’avènement d’une société démocratique, bref un pack made in England de justice sociale à l’européenne. Cependant il semblerait que la crise économique ait finalement ouvert la boîte de Pandore, l’inévitable réforme des services sociaux. Après bien des discours sur les conséquences d’un système social handicapé, devenu système de dépendance, le gouvernement britannique prend en premier, selon la tradition, les réformes d’austérité en Europe. Le Premier ministre, David Cameron a le génie de l’appeler Big Society. Ce serait en fait un accès de générosité du gouvernement pour responsabiliser les individus entre eux et créer un sentiment de solidarité communautaire. Pas une mauvaise idée, mais une société sans un penny n’est peut-être pas un terreau idéal pour qu’y fermente la cohésion sociale. En ce moment, ce serait plutôt chacun pour soi, chacun sa guerre contre les cuts du gouvernement.
Retour à l’esprit de classe ?
Le résultat pour l’éducation sera celui-ci : les plus démunis auront un accès limité à l’éducation supérieure, et tous devront s’endetter sur le (très) long terme. Le quota d’élèves internationaux est déjà en chute libre. Sur quels critères seront maintenant basées les admissions universitaires ? La capacité à avancer l’argent, sûrement. Cambridge et Oxford ont déjà annoncé qu’elles demanderont le coût le plus élevé : pour les présidents d’universités, £10000 est un minimum. Un retour aux bonnes habitudes "esprit de classe" pour les élitistes d’Eton ?
Finalement, en temps de récession, c’est la justice sociale qui trinque en premier, avec des réformes qui rappellent un peu les Etats-Unis. En tout juste six ans, les tuition fees ont au minimum sextuplé. Cameron peut tenter de tout justifier, mais les faits parlent d’eux mêmes. Les manifs en masse devant le Parlement, mouvements improbables de la part de ces respectables sujets de Sa Majesté, plus connus, depuis le XIX e siècle, pour leurs joutes verbales que pour leurs activités révolutionnaires, ont été largement ignorées, pourtant signe évident de l’impopularité et manque de légitimité des réformes.
Sarah Ceriani
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