SANTE

Un trou dans le ventre

23 mai 2014

Reste d’un Moyen-Age qui n’avait d’autre choix que de voir mourir nombre de femmes en couches ? Il semble que certains problèmes ne soient pas abordés lors des études de médecine du moment qu’ils ne sont pas mortels. Il y avait l’incontinence après accouchement, en voici un autre...

Appel d’une jeune accouchée aux urgences de l’hôpital Port-Royal connu pour son excellence en matière de maternité, grossesse à risques, accouchement et suivi des bébés. Elle vient d’accoucher de petites jumelles et elle se réveille avec “un trou dans le ventre”, un creux gros comme un poing autour du nombril dans ce ventre qui a tellement grossi pour mener ses jolis bébés à la lumière que sa “taille” a atteint 1m20 ! Réponse à ses interrogations affolées : “Cela ne nous concerne pas, allez voir votre généraliste !” Excellence sans doute, mais pas dans tous les domaines !

Un peu d’humanité ?

Personne n’a pris le temps de lui expliquer en quelques phrases ce qui se passait et les premières précautions à prendre. Parce que, et cela peut paraitre bien futile à un grand service hospitalier connu et reconnu, lorsque l’on vient d’accoucher, on est fatiguée, vulnérable et que de se découvrir une sorte de mini-gouffre de Padirac au milieu du ventre, cela fait peur. Très peur même. Déjà que l’on reconnait pas ce corps qui va mettre du temps (surtout après des jumelles) à reprendre son allure d’avant. On se dit qu’il n’y parviendra jamais et voilà qu’apparait un "trou" qui semble prêt à laisser s’échapper les entrailles ! Alors elle a fait ce que nous faisons toujours : elle a cherché sur le net et a trouvé ce dont elle souffrait, un diastasis des grands droits. Et qui s’occupe de ce problème qui est apparemment banal ? Personne.

Gaine et rééducation


Une première piste, la rééducation et particulièrement le pilates. Un professeur nous explique qu’il lui arrive de s’occuper d’hommes qui ont abusé d’abdos "ratés" ! Autre piste, le Dr Bernadette de Gasquet dont nous avons déjà parlé un grand nombre de fois pour ses travaux sur le périnée et sur les abdos [1] .
Première et immédiate recommandation : acheter une gaine, ce que devrait faire toute jeune accouchée, et ce que l’on ne lui dit (presque ?) jamais ! Ensuite reportons nous à un article qu’elle a écrit et donnons la définition de ce fameux diastasis des grands droits : “l’écartement anormal des muscles droits de l’abdomen, créant une déhiscence [2] au niveau de la ligne blanche. Il peut se situer à différents niveaux de l’abdomen. Il s’étale sur des hauteurs variables, et peut atteindre plusieurs centimètres en largeur.

Chirurgie

Voilà pour le “trou dans le ventre”, un phénomène pas si rare que cela sur lequel il n’existe aucune littérature sauf cet article et le futur livre de Bernadette de Gasquet, toujours là où les femmes ont besoin d’elle ! Preuve du manque de renseignement ou de la communication inexistante : Clémence traine un diastasis depuis neuf ans. On lui a parlé de chirurgie, l’autre solution quand la rééducation ne suffit pas, et elle a cru comprendre que ce n’était pas remboursé par la Sécurité Sociale “parce que c’était une opération de chirurgie esthétique” ! Elle n’a pas insisté parce qu’elle est gentille et polie et depuis neuf ans vit avec cet… inconfort ?

Qui et quoi ?

Reprenons l’article de Bernadette de Gasquet : “le traitement des diastasis est d’autant plus efficace qu’il est précoce […]Après l’accouchement, la première semaine est fondamentale et la possibilité d’action est très limitée après six semaines ”. Mais quoi ? Mais où ? Les gynécos n’ont le plus souvent pas d’idées sur la question et les sages-femmes non plus. Les généralistes ?

Suite la semaine prochaine.

[1Voir : Adominaux, arrêtez le massacre et Périnée, arrêtons le massacre

[2Ouverture ou rupture anormale

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