TOURISME

Trois pas chez les fantômes

26 novembre 2012

Un petit sujet Halloween en retard ou une excellente idée de cadeau de Noël pour ceux qui lisent l’anglais sans problème. Croyez-vous au fantômes ? Si l’on en juge aux hurlements des visiteurs du Manoir de Paris [1] vous n’êtes pas les seuls ! Parution d’un ouvrage qui fait autorité, celui de Robert Clarke.

Les Britanniques, dans le domaine des rencontres avec des fantômes, nous dépassent de très loin. Un quart d’entre eux disent qu’ils ont rencontré un esprit, contre 19% en 2003 et seulement 7% dans les années 50.

Revenants chez les people

Quand Sting raconte comment lui et sa femme Trudie ont vu une femme tenant un enfant dans le coin de leur chambre, personne ne met vraiment en doute. Même chose quand, Patrick Stewart, un acteur de théâtre qui jouait En attendant Godot avec Ian McKellen déclara avoir été déconcentré par un fantôme. Les machinistes reconnurent immédiatement John Baldwin Buckstone, metteur en scène du XIX ème siècle qui "préférait plutôt intervenir dans les comédies". On ajoutera Daniel Day-Lewis qui, il y a 19 ans à Londres, quitta la scène au beau milieu d’une représentation de Hamlet et qu’il n’y est jamais remonté depuis ! "Ce n’est pas que j’ai vu la fantôme de mon père. D’une certaine manière je le vois toute les nuits, mais quand on joue une pièce comme Hamlet, on explore ses propres expériences de rapports père-fils. Entre le fils et le père qui n’est plus. Et donc oui, c’était bien une communication avec mon défunt père !"

Spectres de la crise


Roger Clarke, écrivain et journaliste, est sans doute devenu un grand spécialiste des fantômes pour avoir grandi dans une presbytère hanté de l’île de Wright ! A14 ans, il faisait déjà partie de la Société de Recherche Psychique et, à 15 ans, il publiait sa première histoire de fantôme. Cette fois, sa Natural History of Ghosts [2] est ce que l’on fait de plus précis, non pas sur les spectres, mais sur "ce que l’on voit... et sur les histoires que l’on raconte".
D’après ce fin connaisseur, les esprits se manifestent plus en période économique difficile ce qui explique que 30% des habitants adultes du Yorkshire, de l’est des Midlands et du pays de Galles, disent qu’ils ont été témoins de phénomènes paranormaux. Même dans les régions les moins hantées d’Angleterre, Londres et le sud-ouest, un cinquième de la population prétend la même chose !

Tendances chez les ombres

Mais les esprits changent avec le temps : en Grèce ancienne, ce sont des apparitions ailées, assez pathétiques et sans pouvoir ; au Moyen-Age, on a plutôt de saintes apparitions ; au XVIIème, les fantômes viennent redresser des torts et au XVIII, on arrive aux revenants de type gothique. C’est sous le règne de Victoria que l’on commence à faire tourner les tables, surtout les femmes, et après 1930, les poltergeist attaquent ! Autres chiffres intéressants : les Catholiques croient plus aux revenants que les Protestants, les Britanniques que les Français, très fermés à ces phénomènes, à l’inverse des Allemands, pourtant protestants, qui les adorent ! Question classe sociale, les ombres ne fréquentent pas trop la classe moyenne mais plutôt les classes supérieures, toujours contentes de retrouver un ancêtre, et le personnel de ces grandes maisons où les portes claquent et les rideaux de soie bruissent dans les longs couloirs obscurs et venteux...
Bonne lecture ! Et on espère que ce livre va être vite traduit en français !

Merci à Tim Raymant pour sa critique dans le Sunday Times du 28 octobre 2012.

[2A Natural History of Ghosts : 500 Years of Hunting for Proof by Roger Clarke, Penguin

MOTS-CLES :
Bookmark and Share flux RSS


form pet message commentaire
Qui êtes-vous ?