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Le nerf de la guerre

23 janvier 2011


Détrônée par la révolution en Tunisie, la situation en Côte d’Ivoire semble toujours au point mort. Pourtant, un fait décisif passé presque inaperçu dans la presse française va sans doute mettre Laurent Gbagbo en difficulté. En effet, sous la pression des chefs d’Etat ouest-africains, le gouverneur ivoirien de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Philippe-Henry Dacoury-Tabley, proche du président sortant, a démissionné. Il est remplacé provisoirement par un ancien ministre des Finances du Burkina Faso.

La Côte d’Ivoire, contrairement à la plupart des pays, n’a pas sa propre banque centrale. Elle appartient à l’UEMOA [1] qui émet le franc CFA, lié par une parité fixe à l’euro. La Banque Centrale est à Dakar et c’est de là que viennent les fonds pour payer les fonctionnaires ivoiriens, entre autres.

Malgré les injonctions des ministres des Finances de l’UEMOA qui appliquaient les condamnations régionales et internationales du régime Gbagbo, le gouverneur Philippe-Henry Dacoury-Tabley avait, depuis le 22 décembre, débloqué 80 milliards de francs CFA, soit 120 millions d’euros, au président sortant qui l’avait fait nommer à ce poste. A la suite de cette compromission politique, il a été contraint de démissionner vendredi 21 janvier, lors d’un sommet de l’UEMOA à Bamako.

Les conséquences sont immédiates pour le régime Gbago qui ne pourra plus payer ses fonctionnaires, ni son armée. Et ses soutiens financiers ne pourront plus être que clandestins.

Autres décisions peu spectaculaires mais qui auront aussi un impact essentiel à Abidjan : les Etats-Unis, l’Union Européenne puis la Suisse ont décidé, depuis le 1er janvier, de bloquer tous les avoirs de Gbagbo et de ses proches.

Une chose est certaine, le compte à rebours a commencé pour le Charles Taylor francophone !

[1Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest

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