EXPOS

Salut cousin !

17 avril 2018

Jusqu’au 7 janvier 2019, le Musée de l’Homme vous invite à rencontrer ce cousin pas si lointain, l’Homme de Néandertal, apparu, disparu...ou pas. Le Monde comme il va a visité cette exposition avec Monica, 8 ans.

Nous voici donc au Paléolithique, entre -350 000 et -30 000 ans, en Eurasie, territoire qui comprend l’Europe plus la Turquie et le Proche-Orient. Alors que Sapiens nous arrive d’Afrique, Néandertal a laissé des traces aussi bien à Gibraltar qu’en Belgique, en Corrèze et, bien sûr, à l’est de Düsseldorf, dans la vallée (thal) de Neander !

Un costaud

On le reconnait à sa taille, il est plus petit que Sapiens, à sa silhouette trapue, ses jambes courtes, ses os robustes pour une solide musculature. Son crâne, allongé vers l’arrière comme un ballon de rugby, montre qu’il a un front fuyant, des arcades sourcilières très marquées et pas de menton. L’exposition est très claire à ce sujet même si, pour les enfants, le plus parlant se trouve à l’étage inférieur, dans les galeries permanentes, où une cabine avec des caméras et un écran vous permettent de vous transformer en Néandertal : Monica, comme Hector, 8 ans aussi ont adoré se voir métamorphosés avec les grosses narines, les gros sourcils, le front et le menton fuyant de ce cousin bizarre !

Que de crânes !

A part la première salle où l’on voit les animaux qui vivaient alors et ce que les peintres, dessinateurs et sculpteurs imaginaient de Néandertal, et la dernière avec Kinga, cette petite femme blond-roux très flippante avec son gilet Agnès b. dont on se demande comment elle a pu le boutonner avec ses énormes mains, que de crânes ! Des petits morceaux, des gros morceaux, des mâchoires ou des boites crâniennes, des moulages de dents... Les connaisseurs seront émus de voir l’authentique crâne de Neander mais, pour les autres, et particulièrement les enfants, tout cela est bien savant ! Retiendront-ils que Néandertal et Sapiens ont sans doute fait des petits, nous ? Pas sûr, même si c’est sans doute le plus intéressant.

Repas du dimanche

Dernier point : les anthropologues nous font bien rire. Une salle est réservée au cannibalisme dont il était politiquement correct d’assurer qu’il n’avait jamais existé en dehors de l’imagination d’Occidentaux racistes [1]. Admettons ! Mais voici qu’une nouvelle théorie apparait clairement exprimée dans cette exposition : le cannibalisme, c’est cool ! En dehors de la faim qui tenaille quand on s’écrase dans les Andes ou en cas de famine, c’est une sorte de version un peu rustique du repas de famille du dimanche : on croque l’ennemi parce qu’il est trop fort et que l’on va intégrer ainsi ses qualités ou on grignote Papy ou Mamy parce qu’on les aimait tellement.

Mieux vaut en rire

C’est ce qui ressort du petit film d’animation et pour ceux qui avaient encore un doute sur l’humanité profonde d’une telle pratique, un panneau explique doctement que c’est la faute aux Judéo-Chrétiens si c’est tabou. "Judéo-Chrétiens" ? Qui pensait que les Romains et les Grecs, par exemple, peu suspects de "judéo-christianisme", se faisaient des ragoûts de cuisses humaines aux épices ? Quant à l’idée que le cannibalisme est un "acte socio-culturel qui favorise la cohésion du groupe", les visiteurs de l’exposition qui lisent ce texte ont l’air quelque peu surpris. Quant aux grands-parents qui emmènent leurs petits enfants pendant les vacances, ils se sentent vaguement menacés !

[1Voir à ce sujet la longue interview de Mondher Kilani dans Télérama du 11 avril 2018

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