Invitation au voyage

20 janvier 2016

Un métier qui s’est un peu perdu, celui de "layetier-emballeur", non ? Pourtant il mène loin quand on est un peu assidu, un peu soigneux, un peu inventif comme Louis Vuitton dont c’est le premier travail.

Malletier de l’impératrice

Très vite, il raffine ses emballages et devient le malletier de l’impératrice Eugénie. En 1875, il met au point les premières wardrobes, oui l’anglomanie existait déjà, malle où les vêtements sont suspendus. Et nous connaissons les malles recouvertes de toile unie, les damiers, la toile Monogram tout ce qui fait que pour bien des touristes, Paris ne serait pas aussi chic sans un passage par la boutique Vuitton !

L’exposition Volez, Voguez, Voyagez est une jolie invitation au voyage, aux voyages d’antan quand l’aviation célébrait Blériot, quand la Croisière jaune suivait la route de la Soie, quand le train s’appelait l’Orient Express, avec ses mystérieuses voyageuses et ses princes en mal de couronnes qui allaient à Venise se languir en hiver. Pour chaque façon de voyager, la maison Vuitton invente un style de bagage : la malle Aero pour l’avion, le Steamer bag pour la croisière, le Keepall, le Speedy…

Commandes spéciales

Raffinement, élégance, finitions parfaites, beauté des matériaux, Vuitton trouve toujours le moyen des répondre aux demandes les plus pointues et/ou les plus farfelues. En effet à côté des "simples" valises et malles, on découvre la malle pour baguettes de chef d’orchestre, la malle d’explorateur mise au point pour Savorgnan de Brazza, la malle-bibliothèque, la boite à chapeau, la malle-coiffeuse, la malle pour les chaussures, la malle-écritoire. Et l’atelier Vuitton continue la grande tradition de ces commandes spéciales pour clients spéciaux !

Le temps des palaces

C’est tout ce luxe et... cette désuétude charmante que l’on trouve à l’exposition Volez, Voguez, Voyagez dans des reconstitutions de wagons, dans des vitrines où planent les ombres de Lauren Bacall, de Greta Garbo et de Liz Taylor. On croise aussi les deux Guitry, le père et le fils, et la piquante Yvonne Printemps. C’est le temps des palaces dont on colle les étiquettes sur les valises et on ne peut s’empêcher de penser au film de Wes Anderson, The Grand Budapest Hotel, avec ses flamboyants concierges et le personnel irréprochable, bien avant les réservations en ligne Expédia et les critiques Trip Advisor !

Photos : Grégoire Vieille

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