Molitor : jardin avec vue

3 octobre 2014

Aussi longtemps que l’écologie ne sera pas punie de peine de mort, on devrait s’abstenir de faire des paris idiots et contre nature. Le mot c’est ça, "contre nature" ! On peut faire pousser des rhododendrons en Castille et des agaves au bord du Loch Ness, il suffit de chauffer, refroidir, abriter, arroser, ajouter des engrais, des pesticides, triturer à l’infini les espèces végétales pour se prouver que l’on est les plus forts mais c’est faux : l’homme n’est pas le plus fort, il suffit de voir les maisons dans les zones inondables, les glaciers qui fondent et la mer qui se réchauffe...

Garrigue ou salade ?

Tout ça pour dire que le jardin sur le toit de la piscine-hôtel Molitor est une aberration imaginée par Thierry Dalcant, un génie à tout faire qui est passé sans problème de styliste chez Yves Saint-Laurent et Nina Ricci à paysagiste. Il a donc créé une garrigue dans des caisses en bois derrière les sorties d’aérationde la clim’ et les ventilations des cuisines qui vrombissent comme des Tupolev au décollage. Qui aura l’envie d’aller voir là-bas, loin, et marcher sur des allées cailloutées pour découvrir des plantes qui devraient toutes prendre un joli vert vif dans le climat parisien. Bon, le thym couleur fanes de radis c’est bien aussi !

Sélection par l’argent

Mais nous sommes à Paris où des étagères avec des rangées de pots de plantes aromatiques deviennent une "bibliothèque potagère"...
Et la piscine ? Et l’hôtel ? Magnifique piscine mais pour y faire trempette avec des oligarques russes et des zillionnaires chinois, il faudra compter 180€ pour une "entrée journée découverte". Si vous avez aimé vos voisins de couloirs de nage et/ou si vous avez envie de vous faire des amis dans les différentes mafias du monde, un abonnement d’un an coûtera 1200 € pour la première inscription et 3300 € pour l’année, soit 4500 €...

Bonjour l’accueil !

Comme vous le soupçonnez sans doute, la piscine-hôtel Molitor n’a pas conquis Le Monde comme il va malgré ses magnifiques carrelages anciens au sol. Ajoutons que le personnel n’est ni aimable, ni efficace. Nous sommes partis sans pouvoir visiter une chambre, après avoir attendu Vanessa ou Lisa fort longtemps.

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