METIER

Coulisses du journalisme

3 octobre 2014

A peu près deux fois par an, la vie des journalistes se remplit de "journées de presse", de "portes ouvertes", de "présentations" diverses et variées, pour des chips au sel de l’Himalaya ou des parfums de niche, des assiettes ou des robots pour se muscler sans souffrir... Récit.

La règle n°1 est de faire cela à plusieurs parce que seul(e), c’est épuisant et ennuyeux à mourir. Ce sont souvent les "arts de la table" de la rue Royale qui ouvrent le feu avec des succès divers : belle collection chez Christofle et Lalique qui a trop longtemps produit des pièces à faire rougir René Lalique dans sa tombe. Cette année, retour à une qualité qui fait plaisir, dont de magnifiques Rembrandt Bugatti, à l’inverse d’autres marques prestigieuses qui perdent leur âme pour plaire à une clientèle peu avisée : "Vous aimez le foot ? Oui, on va vous fabriquer un service de porcelaine fine avec les plus beaux buts de votre équipe préférée !"

Nous avons testé...

Côté alimentation, Nespresso sort de bizarres capsules à l’apple-crumble et découvre que l’on peut se servir d’un verre pour boire le café tandis que Ferrero sort un chocolat au cappuccino délicieux. Nous avons aussi testé en vrac du miel exquis Hédène vendu au Bon Marché, du jus de grenade bio Life Juice, un sublime caviar français de Prunier, du poiré et du cidre normands über chic, Sassy, vendus sans doute chez Colette... Il n’y avait plus de place pour les "divines bûches" de Dominique Saibron et de Lenôtre ni pour les gâteaux des Fées Pâtissières...

Mode et accessoires

Il y avait de la mode aussi bien sûr, beaucoup, trop... "Le Monde comme il va" se souvient surtout d’une petite marque pas chère qui propose en ligne [1] des "robes modulables", des hauts et des bas qui se zippent à la taille et se mélangent à l’infini. Marion Kenezi s’inspire, parait-il, des des robes à la Française. Pourquoi pas ? Une chose est sûre, c’est plutôt joli et féminin et il existe même des modèles de robes de mariée à partir de 950 € !

Faire la journaliste

Finalement, un bureau de presse nous a demandé de "faire les journalistes" pour des designers chinois en mal de reconnaissance parisienne ! Cela consiste à regarder des pièces avec attention et de faire des commentaires pros et aimables quelle que soit notre opinion, genre "Bien sûr, nous brûlons d’en parler dans nos pages" ! Ils étaient 9 dans un petit appartement du 1er arrondissement, 9 avec leurs espoirs fous et leurs créations sur des portants. La première s’appelait étrangement Blanche-Neige et nous avons tout inspecté, les broderies, les paillettes, les pompons, les imprimés d’opéra de Chengdu, l’organza de soie et le plastique... Nous avons indiqué ce qui était susceptible de plaire le plus à une clientèle européenne et nous sommes parties épuisées.

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