SOCIETE

Les serres d’Auteuil, à suivre

16 novembre 2010


Alertés par des défenseurs purs et durs des serres d’Auteuil, nous avons interrogé les deux parties en présence, la mairie de Paris et les Verts.

Interrogé au sujet du déménagement des serres d’Auteuil, le service de presse de la mairie a répondu : “Le court de tennis que la Fédération Française de Tennis envisage de construire dans le Jardin des Serres d’Auteuil se situerait à la place d’une serre de travail de la Direction des Espaces Verts et d’une serre (dite "serre chaude") dans laquelle sont entreposées des plantes (fougères, orchidées...). Il ne s’agit donc absolument pas des serres classées au titre des Monuments historiques, auxquelles il n’est évidemment pas question de porter atteinte.”
C’est vrai, ces serres n’ont rien de particulier en dehors des magnifiques et fragiles fleurs qu’elles abritent. Quand on demande à Krystel Lessard, du service de presse de la mairie de Paris où ces précieuses espèces seront transférées, elle répond “ On ne sait pas encore mais on va s’en occuper, rassurez-vous.”

Questionné à son tour, Yves Contassot s’étrangle : « C’est un pur scandale. Il est bien clair que le nombre de visiteurs devant se répartir dans moins d’espace, il va y avoir beaucoup trop de monde, l’équilibre va être détruit et les plantes vont mourir ». A terme, il lui semble évident que les serres seront définitivement annexées par Roland-Garros et la Fédération Française de Tennis.
Il ajoute, la moustache frémissante : « On sacrifie tout à l’image. Au fric et à la frime. Mais cela correspond bien à la vision passéiste et superficielle qu’a Bertrand Delanoë de Paris. Cela va bien avec son amour des tours ! On ne veut plus de ça au XXI e siècle. »

Une chose est sûre, on se demande pourquoi, alors que l’on nous vante le futur Grand Paris, Delanoë se cramponne aux Internationaux de tennis ? Pourquoi ne pas décentraliser vers Gonesse ou Marne-la-Vallée comme certains le préconisent ? Le XVI e arrondissement ne peut-il survivre sans cette foire de quinze jours, ses embouteillages et sa pollution ?

Pour les opposants au projet, la messe n’est pas encore dite : la Fédération Française de Tennis ne prendra sa décision qu’en février 2011. Une forte mobilisation pourrait la faire reculer [1].

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