SOCIETE

Ni homme ni femme

15 mars 2014

Attention, un politiquement correct peut en cacher un autre... cela dépend de l’époque, du pays, de la mode. Petite expérience qui dégage un fort déplaisant parfum de censure.

Un lecteur, amateur de peinture, se documente sur Jeffrey Jones, illustrateur et peintre mort en 2011. Outre de magnifiques reproductions de ses œuvres, il trouve aussi quelques détails sur la vie de cet artiste. Une vie malheureuse pour cet homme qui choisit de devenir femme à partir de 1988 et finit sa vie sous le nom de Catherine.

Transgenre, une erreur ?

Sur Wikipedia, il lit alors une déclaration qu’il (elle) a fait à Arnie Fenner, directeur artistique du magazine annuel Spectrum (The Best in Contemporary Fantastic Art). Jeffrey Catherine Jones s’explique sur sa transformation : "It was a mistake. I still think like a man and desire women like a man does. I thought it would make me less depressed and I was wrong. I drove down a dead end road and now I can’t back up or turn around ; the only thing I can do at this point is accept things as they are. And I think I have. Besides, what other choice do I have ?" [1].

La dure réalité

Certes, nous voici très loin de la vision "bisounoursienne" du changement de sexe, du "je suis né(e) femme mais demain, si je le veux, youpee je serai un homme" ou l’inverse. C’est mon choix, je me sens je-ne-sais-trop-quoi et cela va être top.
Jeff Jones souffre visiblement beaucoup et traine sa dépression jusqu’à sa mort. Et surtout il regrette sa transformation dont il dit que c’est une erreur, sans doute parce que ce n’est qu’une transformation apparente. Une transformation cosmétique qui ne change rien sur le fond : un homme reste un homme et ne devient jamais une femme. Même s’il se fait des couettes. C’est le choc frontal avec la réalité qui reste intangible. Une femme n’est pas juste une paire de seins avec une cavité qui permet d’accueillir le sexe masculin. Pas plus qu’un homme ne se résume à un appendice qui pend entre les jambes, quelques poils çà et là et des muscles plus dessinés.

Attention censure

Mais aujourd’hui, LGBT, gender & co exigent, nous sommes tous des transgenres en puissance et c’est épatant. Le sexe de naissance est un épiphénomène que l’on peut rectifier de deux coups de bistouri et quelques hormones...
Donc, ce lecteur, ému par cette déclaration de Jeffrey Jones, veut la montrer dernièrement à un ami et là, surprise ! Elle a disparu. Gommée. Volatilisée. Wikipédia a été retouché pour ôter cette confidence. Il ne reste que : “
(S)he began hormone replacement therapy in 1998, and set out upon a new phase of life as a woman, changing [her] name to Jeffrey Catherine Jones. Yet even this transition did not bring peace to this gentle, troubled artist, for in 2001, she suffered a nervous breakdown, which led to the loss of her home and studio. However, she eventually recovered, and by 2004 began painting and drawing again.
" [2]

Ni Jeffrey Ni Catherine


Alors oui, Jeffrey Jones s’est toujours vu en femme, a toujours eu du mal avec sa masculinité et a cherché à noyer tout cela dans l’alcool avant d’entamer un traitement aux hormones. Mais c’était une "erreur" et aujourd’hui il n’est pas politiquement correct de le dire : changer de sexe est non seulement une transformation physiquement et psychologiquement douloureuse mais en plus, cela ne marche pas (toujours ?).

Merci Facebook !

Wikipédia et d’autres sites ont donc été rectifiés pour que ce nouveau monde joyeux aux 52 nuances de genre s’épanouisse. Oui, vous avez bien lu : 52 ! C’est la nouvelle classification de Facebook. Vous en étiez resté à 5 et encore parce que vous lisez les bons journaux, mais 52 ? Il y a le classique androgyne, a-genre, bi-genre voir tri- et plus si affinités, ça s’est facile. Mais pour un homme avec une identité de genre masculine, il existe quatre possibilités
 : Cis Male/ Cis Man/Cisgender Male/ Cisgender Man. Même chose pour les femmes. On n’oublie ni le genderfluid, ni le gender nonconforming, ni le gender queer proche du pangender...
Si vous êtes bêtement hétéro, dites que vous êtes cisgender, ça fait moins réac !

[1C’était une erreur. Je continue de penser comme un homme et de désirer les femmes comme un homme. J’imaginais que cela me rendrait moins dépressif et j’avais tort. Je suis dans une voie sans issue et je ne peux ni reculer, ni faire demi-tour ; il ne me reste qu’à accepter les choses comme elles sont. Je crois que je le fais D’autre part quel autre choix ai-je ?"

[2Elle commença un traitement hormonal en 1998 et commença à vivre en tant que femme, changeant son nom en Jefrrey Catherine Jones. Pourtant même cette transition n’apporta pas la paix à cet artiste fragile : en 2001, elle fit une dépression nerveuse qui lui fit perdre sa maison et son atelier. Pourtant elle finit par guérir et en 2004 elle se remit au dessin et à la peinture.

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