Nouveaux guides Gallimard

30 septembre 2012

Pour commencer, il faut dire qu’ils ressemblent furieusement aux guides précédents, de format étroit et allongé, que nous aimions beaucoup et collectionnions pour le plaisir. Ici même séduction mais beaucoup moins de texte.

Découpage thématique

La nouveauté est semble-t-il, le plan avec six rubriques, histoire, architecture, nature, musées, art de vivre et regards d’artiste alors que les anciens suivaient un découpage géographique. A part ça, on retrouve les explications assez savantes, les illustrations, et même des pages complètes comme celles sur le Palio de Sienne [2] ou celles de la cathédrale de Florence [3]. Et pourquoi pas si les pages sont réussies ?
Le problème est que ce découpage n’est pas toujours clair et on ne sait pas s’il convient de chercher Saint-Pierre de Rome dans la section "architecture" ou "musée" comme les pyramides d’Egypte qui sont avec les musées.

Westminster ou Westminster ?

Ceci dit, chaque guide a ses caractéristiques, suivant l’équipe qui l’a rédigé et, par exemple, celui de New York est sans doute le plus réussi, le plus cohérent, très semblable au précédent qui était parfait, moins détaillé sur les quartiers, avec une impasse sur l’ONU, pour ajouter le 11 septembre sans doute. En revanche, il y a beaucoup à dire sur le volume consacré à Londres qui a un petit air bâclé : visiblement Westminster a posé de nombreux problèmes aux auteurs avec une confusion surprenante entre l’abbaye de Westminster (anglicane), chef d’œuvre de l’architecture gothique, la cathédrale catholique, pâtisserie néo-byzantine et le palais de Westminster appelé bizarrement les « maisons du Parlement ».
Chateaubriand, page 142, raconte comment il est resté coincé dans l’abbaye, et non pas dans la cathédrale qui n’était pas construite à son époque. Quant au Parlement, il est curieusement rangé dans le Moyen-Age alors qu’il ne subsiste presque rien [4] de ce premier édifice qui a brûlé en 1834 : celui que nous connaissons aujourd’hui est considéré comme un chef-d’œuvre néo-gothique, édifié sous le règne de Victoria. On notera également la légende en anglais d’un dessin de Rembrandt (p 112).

Rome ? C’est où ?

L’ouvrage sur l’Italie se focalise sur l’Italie du nord, en particulier sur Florence et Venise. Rome est le parent pauvre de ce guide qui consacre presque 20 pages aux musées florentins, 15 à ceux de Venise et 10 à la capitale : le musée du Vatican qui compte parmi les plus importants au monde est presque zappé. Même chose pour Saint-Pierre qui retient moins l’attention que le Duomo de Florence, le Colisée a droit à une petite vignette et le Forum romain est oublié alors que rien ne nous est épargné sur les forteresses médiévales toscanes. La Sicile n’apparaît que dans l’art de vivre, pour ses marionnettes, et Naples n’est pas tellement mieux servi. Globalement cette Italie est un peu déroutante même si le livre reste agréable à feuilletter.

Les Pharaons d’abord !

Le guide sur l’Egypte, écrite par des Français, donne trop de place aux Français justement même s’ils sont à l’origine du musée du Caire. On regrettera aussi que rien ne soit écrit sur le désastre écologique engendré par le barrage d’Assouan, que rien n’est dit non plus sur la population du pays, 83 millions aujourd’hui, dont 16 au Caire, ce qui n’est pas indifférent pour les touristes ! Autre souci, il n’y a rien sur l’art de vivre actuel en Egypte sauf le café et la danse du ventre. Le reste serait plutôt l’art de mourir chez les anciens Egyptiens !

Alors ? On a l’impression que ce sont des reprises d’autres ouvrages et que le temps a manqué tant au moment de l’écriture qu’à la relecture. Cela reste beau et intéressant mais, pas plus que les guides précédents, ce ne sont des livres à glisser dans la valise. On les consultera, avec d’autres, avant de partir et au retour. Sur place on aura les toujours formidables guides Cartoville dans la poche ou le sac.

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