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A girl’s best friend ?

7 mai 2012

Parfois l’actualité apporte un peu de rêve… ces derniers temps c’est plutôt rare aussi quand l’occasion se présente, il ne faut pas s’en priver. Le 15 mai, un diamant historique, directement lié à l’histoire de France sera mis en vente chez Sotheby’s à Genève : le Beau Sancy, ou Petit Sancy par opposition au Grand Sancy qui est exposé au Louvre.

Malgré ce que l’opinion publique croit souvent, Marie-Antoinette n’a pas été la reine la plus folle de bijoux ! Cela tient sans doute au roman d’Alexandre Dumas sur L’Affaire du Collier, collier composé pour plaire à la reine qui n’en voulut pas. Pour offrir un navire à la Marine dit-on. Ou parce qu’elle n’aimait pas les lourdes parures et que cette création de Bœhmer et Bassange ressemblait plus à un harnachement de cheval de cirque qu’à de la joaillerie ! En revanche, la reine Marie de Médicis, seconde épouse d’Henri IV, avait l’air insatiable dès qu’il s’agissait de pierres précieuses. L’inventaire de ses joyaux personnels décrit « un fabuleux ensemble de joyaux » [1] et démontre la prééminence du diamant sur les autres pierres précieuses. On y dénombre « 11 538 diamants de toutes dimensions et formes » auxquels s’ajoutaient « 4000 petits diamants non comptés ». Impossible de savoir ce qui était considéré à l’époque comme « petit » mais le Beau Sancy, même s’il est parfois appelé le Petit Sancy, qui ornait sa couronne le jour de son sacre et que l’on peut deviner sur ce portrait de François Pourbus, pesait tout de même 34,98 carats !

C’est ce Beau Sancy, une poire d’un blanc parfait, qui est mis en vente par Georges-Frédéric, arrière, arrière petit-fils du dernier empereur d’Allemagne mais rien ne dit que son prix battra le record du Graff Pink, un rare diamant

rose taillé en émeraude de 24,78 cts, acheté $46 millions par Laurence Graff, en 2010. Le 10 décembre 2008, ce joaillier de Londres s’était déjà offert le très rare diamant Wittelsbach d’un bleu-gris intense qui faisait partie des joyaux de la couronne de Bavière et d’Autriche. Le Wittelsbach provient des mines de Kullur dans le sud de l’Inde. Il était alors le diamant le plus cher jamais vendu en atteignant £16,4 millions. Les acquéreurs de ce genre de pièces ne sont pas légion. On sait par exemple que les plus belles pierres du monde, les plus rares, vont le plus souvent chez Laurence Graff, Harry Winston et Robert Mouawad. Sans oublier le sultan de Brunei qui s’était offert trois des douze diamants rouges des mines d’Argyle en Australie, les seuls connus !

Le Beau Sancy est probablement originaire des mines de Golconde dont sont issues d’autres pierres de légende tels que le diamant Hope, le Régent et le Koh-i-noor. Le diamant Hope (44,52 carats) qui a la réputation de porter malheur repose aujourd’hui sagement sur un coussin dans une vitrine du Smithsonian Institute de Washington D.C. Le Régent (140,5 carats) est lui au Louvre avec le Grand Sancy (55, 23 carats), autre gemme porteuse de malédiction, à côté de l’Hortensia, un diamant couleur pêche de 21,32 carats ayant été porté par la reine Hortense, fille de Joséphine de Beauharnais. Quant au Koh-i-noor (105,602 carats), est monté sur la couronne de la famille royale britannique et exposé à la Tour de Londres. Mais le diamant facetté le plus gros du monde est le Golden Jubilee, une pierre exceptionnelle de 545,65 cts, jaune marron, offerte au roi de Thaïlande pour ses 50 ans de règne !

[1Les joyaux de la Couronne de France, Bernard Morel, Albin Michel, Paris, 1988

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