La vitamine D, cette inconnue

22 février 2012

Les jours sont courts en hiver et les couloirs de l’hôpital Cochin sont déserts. Celui qui nous reçoit est un cocktail de savant fou et… de savant fou. En quelques minutes, il nous a largués pour continuer tout seul sa joyeuse et épique chevauchée entre rachitisme, stéroïde et parathormone [1] Nous voulions juste en savoir un peu plus long sur la vitamine D et nous voilà enfouis sous des formules chimiques qui le mettent en joie.

Zyma D, Dedrogyl, Uvedose

En essayant de résumer de façon limpide ce qui ne l’était pas, on peut dire que la vitamine D est bien plus que les gouttes que l’on donne aux bébés pour leur éviter le rachitisme. Depuis quelques temps, certains médecins la font doser chez les adultes et le résultat est que nous sommes toujours en déficit, surtout l’hiver puisque son taux dépend de notre exposition au soleil. On nous prescrit alors une ou deux Uvedose en attendant les beaux jours.

Mais la vitamine D aurait bien d’autres vertus mais comme elle coûte un prix dérisoire (moins de 1 € par mois) les laboratoires ne font pas d’études à son sujet. Pas assez rentable !
En fait la vitamine D favorise l’absorption intestinale du calcium, ce qui la rend très utile par exemple pour empêcher les « grands-mères carencées » de se briser les os. Et non seulement, la prise de vitamine D corrige le déficit et diminue les fractures mais encore cela leur donne un meilleur tonus musculaire. On pense aussi qu’elle diminuerait les cancers du sein et de la prostate et qu’elle améliore l’état de ceux qui souffrent de sclérose en plaque.

Champignons (de Paris) hallucinogènes

On la trouve où notre nouvelle star ? Dans le foie de morue, les poissons gras et dans certaines plantes : curieusement une importante source de vitamine D serait les champignons de Paris coupés en tranches et exposés 15mn au soleil ! Leur teneur en vitamine D se multiplie par 80 mais attention aux overdoses : on ne bricole pas son petit labo sur son bord de fenêtre ! Ceci est vraiment une recette de savant fou. Tandis que l’on ne connaît pas d’overdose d’Uvedose.

Pratiquement, un décret oblige les pédiatres à administrer une ampoule de vitamine D tous les 3 mois aux enfants jusqu’à 5 ans mais notre mystérieux inconnu préconise plutôt de continuer jusqu’à la fin de la croissance, 17-18 ans chez les filles et 20 chez les garçons. Chez les adultes, il faut vérifier que le manque de vitamine D qui entraîne la hausse de la parathormone, n’entraîne à son tour une perte osseuse dans l’avant-bras. Optez donc pour un petit coup de vitamine « à Noël, Pâques, la fête de la Musique et la rentrée de septembre » !

Pour conclure, sachez qu’il existe un vaccin, ou plutôt un sérum anti-ostéoporose. On le trouve en France depuis le 15 janvier mais il n’est pas encore remboursé.

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