ENFANTS

SOS Obésité !

9 janvier 2012

Janvier, mois des vœux et des bonnes résolutions. Mois aussi des remords d’avoir trop mangé, trop gras, trop riche, trop sucré, trop tout. Le Monde comme il va colle donc parfaitement à l‘actualité en vous parlant d’un colloque de la CNAO [1] sur l’obésité chez les enfants.

Le sentiment général des spécialistes en présence est que la question de l’obésité chez les enfants est un problème grave et que, pour l’instant, on n’a pas encore su déterminer de bon programme d’éducation à la santé à travers de bonnes habitudes alimentaires et un mode de vie équilibré.

Trois mois avant la conception

La première intervention, celle du professeur Rachel Lévy, spécialiste de la biologie de la conception de l’hôpital de Bondy, était vaguement anxiogène mais absolument essentielle, puisqu’elle expliquait que le poids d’un enfant dépendaient de ceux de la mère et du père avant la conception ! En fait, l’indice de masse corporelle maternel et paternel influent sur la qualité des ovocytes ainsi que sur le nombre des spermatozoïdes et leur pugnacité. Elle prône donc "une alimentation équilibrée et diversifiée des deux parents dès trois mois avant la grossesse", puisque les gamètes mettent trois mois avant d’atteindre leur maturité et ajoute qu’un régime pauvre en protéines n’est pas innocent non plus. Après la conception, l’alimentation maternelle est déterminante : "La surnutrition, la sous-nutrition, et en général le déséquilibre alimentaire vont altérer la croissance fœtale", a-t-elle rajouté, "In utero, protégeons-le déjà contre l’obésité". Pour nous remonter le moral, elle conclut : "On va s’intéresser à ce que votre papa et votre grand-père ont mangé mais on peut agir à tout moment". Rien n’est irréversible, ouf !

La chirurgie quand tout a échoué

Ensuite, le professeur Jean-Marc Chevallier de l’hôpital Pompidou, chirurgien, a déploré le nombre croissant des adolescents obèses avec les graves problèmes que cela entraine : apnée du sommeil, maladies cardiovasculaires et diabète. Aujourd’hui, en France, un adolescent sur dix est obèse. La bonne nouvelle est que la courbe s’infléchit depuis deux ans mais traiter les ados reste une tâche très compliquée. Le traitement qui consiste à agir sur le régime, le comportement alimentaire et l’activité physique ne suffit pas toujours mais la solution chirurgicale reste très lourde qu’il s’agisse d’anneau de cerclage gastrique ou de gastrectomie ou de dérivation. Elle suppose d’autres interventions futures et engage la vie du jeune patient qui a le plus souvent bien du mal à se projeter dans l’avenir. Comment annoncer à un ado qu’il va devoir mettre ses spermatozoïdes au congélo car le processus irréversible de la chirurgie entraine parfois, entre autres, de forts risques d’infertilité ? La chirurgie doit rester « l’exception de l‘exception ».

L’âge du gavage

Même préoccupation chez le docteur Marc Grohens, psychiatre à Antoine Béclère. Il y a les enfants gros qui deviennent ados et les ados qui deviennent gros mais quoi qu’il en soit, le discours des parents devient brusquement inutile. Mieux même l’ado va prendre le contrepied. L’adolescence est l’âge du gavage, des addictions, de la satisfaction immédiate des envies qu’il s’agisse de télévision, d’internet ou de nourriture dans un univers qui encourage la surconsommation. Une chose est sûre le regard des autres est cruel. L’adolescent souffre beaucoup, se coupe du monde et se réfugie dans la nourriture… L’aider suppose une longue prise en charge et beaucoup de bienveillance. Il faut que tout l’entourage s’y mette, apprenne à faire de la cuisine et bouge ! Nous vivons assis alors que notre corps est toujours celui de nos ancêtres chasseurs et cueilleurs, il est temps de redécouvrir les activités physiques sans oublier que l’on ne sort pas de l’adolescence avant 25 ans !

[1Collectif National des Associations d’Obèses

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