AIR DU TEMPS

Bonne année !

2 janvier 2012

C’est la période des vœux (pieux) après celle de l’Alka-Seltzer. La saison des bonnes résolutions que l’on ne tient jamais mais, ça, nous en avons déjà parlé [1]. L’aspiration vague de réussir tout ce que l’on a raté l’année d’avant... Bonne année !

Le Monde comme il va a profité de la semaine entre Noël et le jour de l’An pour se vider la tête. Comme tout le monde ou presque si l’on en juge par le flot presque tari de mails et de notifications sur Facebook. Il y avait surtout les « alertes info » signalant d’infinitésimales péripéties au PSG ou ailleurs. Oui, on a tous calculé combien de SMIC annuels va gagner le mannequin slip de Dolce & Gabbana par jour. On a tous eu envie de vomir sans que les fêtes à répétition y soient pour quelque chose, mais d’ailleurs y-a-t-il eu des fêtes ? Paris était désert. N’y restaient que les étrangers, ceux qui ont un fort pouvoir d’achat et peu de temps et ne s’éloignent jamais des Champs-Elysées, de l’avenue Montaigne et du Faubourg Saint-Honoré et ceux qui ont cassé leur tirelire pour venir visiter nos musées.

A part ça, quoi de neuf ? George Clooney, année après année, nous vend Nespresso et semble assez convaincant malgré la patte d’oie qui s’installe, si l’on en juge par les queues pour (s’) offrir ces énormes machines et leurs petites capsules polluantes alors qu’il existe des brûleries magnifiques où l’ont trouve d’excellents mokas de Sidamo dont le très rare arabica des hauteurs de Yirga Chefe sans parler des crus de Papouasie. Alors mademoiselle Ristretto et monsieur Voluto, c’est un peu tristounet, non ? Cela fait moins voyager que les moines du lac Tana en train de surveiller leurs récoltes de café de la forêt de Zege, malgré le magnétisme animal suffocant des caleçons et des baskets de G.C.!


Un regret, la disparition de l’ambassadeur et de ses pyramides de Ferrero. On aimait ses intrigantes invitées, aussi belles que vénéneuses qui lui soufflaient « ma-gni-fi-que » à l’oreille sans que l’on sache si elles s’intéressaient véritablement à ce cocktail tueur lipides-glucides en papier doré. Le Monde comme il va ne fréquentant que peu les chancelleries, ces images avaient la magie de la robe couleur de temps de Peau d’Ane ou d’un bal sous la mer avec la Petite Sirène. Cette année, nous sommes sur l’Olympe avec de grands crétins barbus en jupette et des blondes bouclées-laquées qui portent des bijoux de front.

Alors que se souhaiter pour 2012 ? Un peu d’intelligence, d’indépendance, de discernement. Du temps de réfléchir à ce qui est vraiment essentiel à notre bonheur : notre poids en capsules de café ? Un écran plat grand comme un terrain de (baby-)foot ? La dernière BMW -vous savez « la joie vous va si bien »- un pschitt de Dior, de Givenchy, de Chanel ou de Ricci dont les pubs rappellent toujours un ancien fausse pub du Zérorama qui se concluait par « le parfum, il faut pas le boire, ça rend con » !

Alors, c’est tout ? Comme l’écrivait Aldous Huxley : « c’est très embarrassant à avouer, mais après 45 ans de recherches approfondies, le meilleur conseil que je puisse donner est d’être un peu plus gentil les uns avec les autres », bonne volonté tempérée par ce mauvais esprit d’Oscar Wilde : « C’est facile d’être gentil avec des gens dont on n’a rien à faire »…

Bookmark and Share flux RSS


form pet message commentaire
Qui êtes-vous ?