J’ai testé pour vous… Le pilates

16 juin 2011

Moi, je serai du genre à faire de la natation si je pouvais lire pendant que je nage, mais, comme personne n’a encore inventé le lutrin à flotteurs ni de livre aux pages plastifiées, on oublie. Donc grosse paresse ! Quant aux « abdos-fessiers » au sous-sol à la pause-déj avec les copines de bureau, à répéter 20 fois ou 50, pas question non plus. Surtout que les abdos classiques sont non seulement assommants mais très souvent mauvais pour les femmes mais ça, on en reparlera une autre fois.

Comment s’entretenir en ville ?

Je caressais vaguement l’idée de vélo d’appartement devant la télévision mais le concept même me semblait assez nul, et le vélo à Paris me terrorise, donc rien jusqu’au jour où quelqu’un –pour être franche, un magnifique coach à Miami- m’a conseillé le pilates. A l’époque (fin 2004), je n’avais jamais entendu parler de cette discipline encore inconnue en France.

Ma vie a donc changé en 2006 avec l’ouverture du club Danone Et votre corps sourit -quel nom, misère ! Fallait-il que je sois motivée ! On m’a mis dans les mains d’un colosse barraqué, avec un corps plein de muscles dont je ne connaissais pas l’existence, comme sur les planches anatomiques [1]. C’est lui qui a entrepris ma réforme et cela n’a pas été une mince affaire, ni pour lui, ni pour moi. Mais plus de six ans plus tard, j’en fais toujours, je suis même passée à deux séances par semaine et si mes performances restent très moyennes, je fais des progrès, je me sens mieux dans mon corps et je suis contente de moi ! Mon redoutable costaud m’a quittée pour Laetitia Casta (mais pourquoi Greg ?), je suis passée par les menottes énergiques d’une Finlandaise championne de marche scandinave sur la calotte glaciaire et maintenant je m’entraîne avec une ex-spécialiste des hélicos de l’armée US qui s’y est mis à 40 ans pour se changer les idées !

Précision, concentration, lenteur

Alors, c’est quoi la différence entre le pilates et tout ce que j’ai -que nous avons- laissé tomber jusque là ?
Les exercices se font par séries courtes, de 4 à 8 fois, pas plus, mais chaque mouvement doit être très précisément exécuté. C’est cette précision qui oblige à se concentrer et empêche l’esprit de battre la campagne. Quel que soit votre souci, l’impératif d’aligner vos pieds sur vos ischions et de faire glisser vos omoplates dans le dos, le fait s’envoler à tire-d’aile. Et c’est bon. Votre chef de service est une hypocrite finie ? Votre fille adolescente est hyper-pénible ? Votre moral est à marée basse ? Vous avez un découvert bancaire ? Un peu de travail sur les obliques et tout est oublié. En fait, ce bizarre sport durant lequel on perd des litres de sueur pour faire un exercice à peine discernable à l’œil nu nettoie la tête comme une (très bonne) séance de yoga et, en plus, il vous apprend -entre autres bénéfices- à vous tenir « droit(e) ». On vous a répété un millier de fois « tiens toi droit (e) », non ? Mais personne n’a jamais su vous dire ce que c’était « droit ». Comme tout le monde, vous avez pris l’habitude de vous cambrer et de remonter les épaules vers les oreilles dans une sorte de garde-à-vous crispé. Le pilates vous enseignera cette posture indispensable qui devrait être au programme de tous les cours de gymnastique à l’école, surtout à une époque où les enfants sont de plus en plus grands et vivent pliés, pour ne pas dire recroquevillés, au dessus d’un écran !

Alors bien sûr, suivant que vous prononcerez « pilate » ou « pilatesse »vous aurez droit à LA plaisanterie désopilante : « Tu fais du pilates ? Comme Ponce ? Et tu te laves les mains ? » Hi ! Hi ! Hi !
On vous dira aussi « Encore un truc de bobo » . Ce n’est pas bien grave pour une discipline qui vous fera vous sentir mieux dans votre corps, croyez-en une paresseuse professionnelle.

Fabienne travaillant sur le reformer. Photos prises au club Eléments

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