ENVIRONNEMENT

La campagne à la ville

30 mai 2011

L’exposition Jardins Jardin nous emmène chaque année à la découverte de la nature en ville mais cette fois-ci cette tendance nous a paru presque réalisable.

Faisons un rêve ! Repeignons nos cités en vert, vert comme les toits végétalisés de nos bus et trams, de nos immeubles, vert comme les murs potagers ou jardins d’agrément, vert comme les espaces reconquis sur le béton et le bitume, comme les jardins partagés, vert comme nos caniveaux filtrants… Les oiseaux reviendraient nidifier dans nos jardins verticaux comme le montraient les Fermes de Gally avec des étagères, échelles et pergolas en bambou. On pourrait avoir ses œufs frais du matin grâce au totem animalier de l’école de Design de Nantes : lapins au rez de chaussée, poules au premier niveau, autres oiseaux dans les boîtes rouges et tourterelles dans la volière tout en haut. Sans oublier les tours biofiltrantes de Jean-Phlippe Poirée-Ville, un système de cultures aériennes hydroponiques (hors sol).

Pour aller jusqu’au bout de cette reconquête du paysage urbain, nous avons écouté Richard Reynolds, le green guerillero, un Anglais comme il se doit, ce cocktail très particulier de radicalisme, d’amour des jardins et d’humour ne s’épanouissant bien qu’outre Manche, même si, en réalité ce mouvement de prise de possession des terrains laissés à l’abandon, a commencé à New York dans les années 1970 et que les habitants du sud de Manhattan sont des guerilleros convaincus !

Richard Reynolds avec son air de gentil étudiant un peu piqué est donc radical comme “Allons planter des fleurettes ! Tout de suite !” Il a commencé il y a quelques années par un petit bout de balcon devant son immeuble londonien, un peu de terre triste cernée d’un muret de briques. Il s’y est glissé nuitamment pour biner, arroser et planter des palmiers et des fleurs. Encouragé par le manque de réaction, il est passé aux petits espaces au pied des arbres, aux supposées pelouses aux carrefours, aux terre-pleins négligés et aux terrains vagues abandonnés. Il s’y est même attaqué de jour, dans l’indifférence des autorités municipales et l’intérêt grandissant des passants, des voisins et des enfants. Outre ce laisser-faire sympathique des autorités, l’autre bonne nouvelle est que personne n’est venu vandaliser, bien au contraire.

Aujourd’hui, le mouvement est bien amorcé et son blog sert de relais [1]. Potagers dans le Yorkshire, lavande à Londres, les récoltes sont partagées et les guerilleros peuvent même vendre des pochettes de lavande londonienne chez Selfridges et Liberty au profit de la cause.

Alors, on y va ? On prend sa binette et on va retourner la terre en bas de l’immeuble ? On ôte les mauvaises herbes en faisant attention à ne pas abîmer les racines des arbres ? Que ceux qui l’ont tenté nous raconte comment ont réagi les autorités. Le problème de Paris est que la Mairie peut être d’accord, comme pour la danse le long de la Seine, mais que la Préfecture interdit... On attend les témoignages.

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