TEMOIGNAGES

Le dandy de Pondi

28 juin 2012

Autrefois, les écoliers français apprenaient que la France avait eu des « comptoirs » en Inde : Chandernagor, Pondichéry, Mahé, Yanaon et Karikal. Aujourd’hui tout est oublié même si Helen Haynes, notre voyageuse a trouvé à Pondi un vrai parfum d’ici.

"J’ai beaucoup aimé Pondi. C’est une ville à taille humaine, avec un plan simple et clair, partagée au milieu par un canal. L’esprit français sans doute. On peut s’y promener à pied ou en vélo sans la moindre difficulté, sauf dans le quartier indien où seule la marche est possible tant la foule est dense. Le quartier français est très charmant avec de jolis bâtiments de style colonial mais, personnellement, j’ai préféré le quartier musulman, plus coloré, où j’ai trouvé un B & B formidable.
J’ai aimé Pondi aussi pour ses habitants. En particulier Anthony avec qui j’allais discuter tous les jours.

Anthony Kumar ressemble à une star de cinéma. Il est né à Pondichéry, il y a 49 ans, de parents indiens. Anthony est de nationalité indienne mais il possède un passeport français [1]. Il a d’ailleurs vécu plusieurs années en France, à Chartres, mais il n’aimait pas trop la France même s’il est fier d’avoir ce passeport qui a plus de valeur qu’un passeport indien. Anthony préfère Rome où il peut trouver des papayes comme ici. Il a aussi vécu en Malaisie et à Singapour mais sa mère n’aimait pas la Malaisie.
Le grand amour d’Anthony est sa mère et c’est pour elle qu’il est revenu en Inde à la mort de son père, après 18 ans à l’étranger. Depuis, elle aussi est partie mais il ne veut plus quitter son pays natal. Il ne s’est jamais marié et n’a pas d’enfants parce que c’est financièrement trop difficile.

Donc Anthony vit seul, sa mère lui manque. Il boit un petit verre de whisky Johnny Walker une fois par semaine, le dimanche. Il travaille tous les jours de la semaine à l’endroit où je l’ai trouvé. Son travail commence à 4h du matin et termine à 21h le soir. Il est salarié, a un patron (en photo avec lui) qui lui paie 2500 roupies par mois. Je traduis…37 euros. Son travail ? Ah oui, j’ai oublié de vous le dire. Quand il était à l’étranger il travaillait dans les hôtels où il faisait la cuisine mais, aujourd’hui, Anthony est “monsieur pipi” : il tient une petite guitoune de l’autre côté de la rue (ça explique l’odeur dans l’air qui va et vient selon la direction du vent) qui ne donnent pas envie de rentrer. Ça coûte 5 roupies par pipi/caca. Les gens sont contents, lui aussi. Il passe sa journée assis dans la rue en face de sa guitoune. Voila l’histoire de Anthony, ce bel homme au grand cœur et à l’âme généreuse. Si jamais vous passez à Pondichéry, passez rue Capitaine Marius Xavier et vous êtes certain qu’il sera là. Encore mieux, asseyez vous sur le trottoir avec lui, il aime beaucoup discuter."

Photos et diaporama d’Helen Haynes

Voir aussi http://www.lemondecommeilva.com/L-Inde-avec-Helen-Haynes

[1je vous laisse faire les recherches dans l’histoire de Pondichéry pour comprendre comment ça se fait

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