PSYCHO

Rendez-vous pour méditer

3 février 2011


Tous ceux qui se lancent dans la méditation, en dehors des religieux, ont un passé de dépression, d’anxiété, de mal-être. Ils ont souvent fait le tour de ce que les disciplines classiques offrent. « Classiques », à supposer que les thérapies, analyses et autres soient considérées comme telles. Parfois, leur état s’est bien amélioré grâce à un cocktail de médicaments et d’entretiens avec un psy-quelquechose mais la peur des rechutes les a poussés à s’inscrire à ce programme de Thérapie cognitive basée sur la Pleine Conscience, MBCT [1].

On s’est retrouvé dans un gymnase-salle-polyvalente en sous-sol. Murs jaune administration et chaises d’école. Laurence, la responsable est chaleureuse, comme au téléphone, avec une bonne voix. On s’assied en cercle et on se présente les uns après les autres comme dans les séries américaines qui montrent des séances des Alcooliques Anonymes. Nous, c’est les Dépressifs Anonymes. Je m’appelle François et je vis en permanence avec une boule dans le ventre. Je suis Julie et j’ai peur de me lever chaque matin depuis que j’ai été renvoyée de mon travail. Moi c’est Jacques et ça va assez bien mais je voudrais me débarrasser de mes angoisses nocturnes, si c’est possible. Monique, je ne crois pas que je vais pouvoir vous parler tellement je me sens mal. Moi j’ai des crises de panique. Moi je commence une chimio et j’ai besoin de toutes mes forces.
Il y a aussi quelques médecins curieux, aux spécialités diverses, qui disent vouloir améliorer leur pratique même si, sur le fond, ils souhaitent d’abord s’occuper d’eux-mêmes. L’un d’entre eux a toujours été intéressé par les problèmes posés par la douleur. Il espère ainsi trouver une façon d’aider ses malades tout en réglant son émotivité qui le gêne. En vingt ans, il a essayé toutes sortes de disciplines et de méditation. A l’indienne, à la japonaise, à la viêt-namienne mais la composante spirituelle l’a toujours gêné.
D’autres ont lu un article dans Psychologies. Parallèlement, Matthieu Ricard a beaucoup médiatisé son côté « athlète de la méditation » à la sortie de son livre L’Art de la méditation [2]. On l’a vu expliquer que le cerveau s’entrainait comme un muscle et son beau sourire encourageant nous a convaincu de nous lancer à notre tour.
Nous sommes tous des apprentis que Laurence va entrainer pendant huit semaines. Huit semaines intenses dont nous sortirons tous changés. Huit semaines dont Jon Kabat Zin disait que la huitième durait toute la vie !


Sur le même sujet, voir

http://www.lemondecommeilva.com/j-ai-teste-pour-vous-la-meditation,092
et http://www.lemondecommeilva.com/la-liberte-avec-la-pleine,100

[1Mindfulness Based Cognitive Therapy

[2NiL, 2008

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