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Chefs d’œuvre en thuya
17 juillet 2020
Avec cette étonnante boîte parsemée de mollusques et de crustacés sculptée dans un seul bloc de thuya, Azouze Brize a gagné en 2011, le 2ème prix du meilleur artisan-sculpteur du Maroc ! Philippe Dayan nous le fait découvrir.
Autre merveille son extraordinaire sac à secrets, en thuya à incrustations de nacre, et en cuir, l’a propulsé en 2013 au rang de meilleur artisan créateur du Maroc. Et comme son imagination et son talent semblent sans bornes, il reçoit régulièrement des prix, du bonheur pour celui qui a une telle passion pour ce savoir-faire artisanal vieux de plusieurs siècles et propre à l’antique Mogador, Essaouira la cité des alizés !
Moucharabieh
Le travail du bois fait partie des grandes traditions du Maroc, chaque région ayant sa spécialité. Ainsi, Fès, Tétouan, Salé et Meknès sont des cités renommées pour la peinture sur bois appelée “Zouak” et pour le moucharabieh [1], un travail d’une grande précision où des pièces de bois tournées sont assemblées pour former des ensembles géométriques d’une grande finesse.
Toujours à Fès, les artisans sont également bien connus pour leur habileté à décorer tous types de structures (plafonds, portes, fenêtres) avec du bois de cèdre, très abondant dans les forêts avoisinantes.
Le thuya d’Essaouira
Mais si la peinture et le bois de cèdre ont contribué à faire les très riches heures du Nord du Maroc, la marqueterie, les incrustations sur bois de différentes essences (citronnier, chêne, bois exotique et parfois de nacre), et bien évidemment l’utilisation du thuya ont, pour leur part, grandement contribué au rayonnement d’Essaouira. Connu pour sa solidité, sa durabilité, et son parfum, le thuya est un arbre aujourd’hui protégé que l’on ne trouve que sur la côte sud du Maroc (lequel en détient près de 80% de la réserve mondiale), appartenant à la famille du cyprès. Utilisé initialement par les menuisiers pour construire les maisons et façonner ces éléments de la vie quotidienne tels que les portes et les fenêtres, le thuya s’inscrit dorénavant en lettres d’or dans le patrimoine souiri [2]. On trouve tout en thuya, du petit objet au meuble : abat-jour ciselé, cuillère à salade, coffret à bijoux ou à cigarettes, range-courrier, échiquier, guéridon, sellette, commode…
Le bois des sultans
Réservé autrefois aux sultans et riches familles marocaines, les objets sculptés en thuya attirent aujourd’hui les visiteurs étrangers. Quant à la technique même elle s’est enrichie de savoirs venus d’Italie, de France, d’Andalousie et du Maroc lui-même.
Avec son cousin Hamid, Azouze Brize explique que le thuya n’a rien d’un matériau monolithique. Celui-ci se compose, en effet, de deux types de bois : celui de la racine (appelée la "loupe d’Orme" par les Français) dont les motifs mouchetés sont très recherchés, et celui des troncs et branches pour des teintes plus unies. Et celui-ci de bien insister sur l’importance pour tout bon artisan qui se respecte de ne jamais perdre de vue ces deux lois d’airain que sont la patience et le respect parce que l’extraction même de la racine doit être faite en douceur et sans machine pour ne pas risquer de l’abîmer !
Halte au gaspillage
« De tonalité gris cendré lorsqu’il est collecté, le bois de thuya est ensuite séché, débité, raboté, polissé afin de lui donner une finition satinée, avant d’être ciselé et incrusté de cèdre, de bois de citronnier, d’ébène, de nacre et d’argent avec des motifs floraux ou géométriques »
Passionné par le thuya, mais très conscient qu’il s’agit-là d’un matériau non renouvelable, , Azouze Brize joue désormais de plus en plus la carte de la récupération. Il ramasse ainsi très régulièrement sur les vastes plages ourlant Essaouira comme sur les terrains vagues des restes de bois de thuya qui s’y trouvent abandonnés. La plupart du temps, il décide de les laisser à l’état brut, se bornant à en retravailler les formes jusqu’à obtenir d’étonnantes sculptures abstraites évoquant ces figures totémiques que l’on peut admirer dans les arts premiers.
Philippe Dayan
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