Quelques livres

29 janvier 2016

Les livres de cuisine se suivent et se ressemblent parfois. Trop souvent. Mais ce "Je mange veggie" de Ôna Maiocco est plutôt une réussite [1].

D’herbes et d’épices

L’auteur(e) fait le tour de tous les trucs pour faire une cuisine simple mais bonne , avec des herbes, des épices, des noix et noisettes, des graines en tout genre et c’est surtout ça qui manque quand on commence à laisser la viande de côté. On ne pense pas à cette profusion de légumes, de salades, de céréales, de légumineuses, du cru, du cuit que l’on peut mettre dans l’assiette. On reste sur le repas classique, entrée, plat principal, fromage et/ou dessert et si l’on ôte la viande, héroïne de la fête, on se sent démuni. Ôna Maiocco nous guide vers les rivages colorés et parfumés du végétarianisme en piochant çà et là un peu d’épices indiennes, de sauce asiatique, d’assaisonnement méditerranéen et on part en voyage ! Le fenugrec du Moyen-Orient, la cardamome d’Oman ou Aden, le gingembre de Zanzibar, le curcuma indien, la cannelle de Ceylan, le poivre du Sichuan qui anesthésie la langue... Etre veggie c’est ça aussi ! Et Ôna Maiocco donne plein de recettes qui mettent l’eau à la bouche.

Dans l’air du temps

En revanche, on comprend moins la partie "Je fais mon coming-out". Depuis la vache folle, les bizarreries dans les steaks hachés ici ou là, beaucoup boudent ce qui est carné. Cela commence par une défiance vague, parfois un franc dégoût comme après un reportage sur les "chicken nuggets", les élevages industriels ou l’abattage. Le déclencheur peut être aussi un problème de santé car dans bien des pathologies, la viande rouge est déconseillée. Fini le steak qui sauve n’importe quel repas. La mode s’est emparée aussi de ce recul de la viande, et la presse se fait le chantre de la santé par les fruits et légumes ! Il n’y a plus que les journaux de droite qui se méfient de la tendance mais ils sont toujours en retard d’une génération.
Donc, la préparation psychologique du coming-out parait légèrement superflue d’autant qu’il ne s’agit pas de sevrage abrupt. Aux dernières nouvelles, la viande n’était pas une drogue dure !

Les postures justes

Le second ouvrage "Yoga sans dégâts" du Dr Bernadette de Gasquet et Jean-Pierre Bouteloup [2] est d’une toute autre nature. Bernadette de Gasquet est une grande spécialiste de tout ce qui est "mécanique humaine", féminine en particulier : les muscles, les articulations, rien de tout cela ne lui échappe et elle s’étonne souvent des mauvais traitements que l’on fait subir à nos corps. Dans le cas du yoga, n’oublions pas qu’elle a été elle-même professeur et dans ce "Yoga sans dégâts" elle dénonce les cours approximatifs, les séances standardisées... et parfois les professeurs inconscients ! Mais surtout, elle revient sur toutes les postures susceptibles d’être dangereuses et elle explique comment les faire bien, et en tirer le maximum de bienfaits. C’est précis avec plein de photos et devrait devenir une bible pour tous ceux qui pratiquent cette discipline en groupe.

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