Gare au gorille !

14 mars 2015

L’intitulé est absolument fascinant. On s’imagine plonger dans les forêts tropicales, en sentir la moiteur, en entendre les bruits... En cela, "Sur la piste des grands singes" est parfait : le sous-sol où sont organisées les expositions a été transformé en jungle, entre celle du premier King-Kong, genre Gustave Doré et une vraie forêt avec ses lianes, son vert sombre et les animaux qui y demeurent.

Pas pour les enfants

Mais ce n’est pas une expo pour les enfants sauf si, comme Hector, ils sont accros aux écrans tactiles, aux bornes interactives et autre "jeux" comme il les nomme.
Les enfants, et bien des adultes j’imagine, attendent de voir les singes, en vrai, pas des photos, pas des films, pas des animaux empaillés ni des sculptures. Et bien sûr, il n’y en a pas dans ce sous-sol malgré la beauté de la mise en scène. Paul et Philippine sont partis tout de suite à la ménagerie pour voir Nénette l’orang-outang et sa famille, tant ils étaient frustrés.

Une expo savante

Il y a sans doute un âge où on a envie de connaitre la différence entre un orang-outang de Sumatra et son cousin de Bornéo, un gorille de l’est et un gorille de l’ouest, un chimpanzé et un bonobo : Hector a adoré jouer avec les plaquettes pivotantes qui permettent de passer d’une image à une autre mais il se serait agi de coccinelle ou de volcan, il aurait aimé aussi.
C’est donc une expo savante. Très savante. Son but est de montrer que ces grands primates doivent être protégés de tous les trafics, de tous les braconniers, de tous ceux qui font disparaitre les forêts par cupidité et/ou stupidité. Leur drame est celui d’une époque qui raisonne à court terme, qui sacrifie tout au plaisir immédiat de posséder. Posséder quoi d’ailleurs ? Le dernier iPhone, le plus grand écran plat, une 4x4 de luxe ?

Découverte en 1859

Nous avons appris quelque chose d’important : les gorilles que l’on représente toujours en train de se frapper la poitrine avec les poings pour effrayer les importuns, le font en réalité avec le plat des doigts qui claquent sur la cage thoracique. On oublie donc les images de BD, de Spirou et Fantasio, de Tintin dans L’Ile Noire. Même la première apparition d’un gorille, dans le livre de Paul Du Chaillu, explorateur du XIXe siècle, le montre poings fermés !

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