Les bains de Geronimo

12 juin 2012

Quand on évoque les Indiens, suivant l’âge et la culture, soit ils scalpent tous azimuts, soit ils dansent avec les loups. Soit c’est le poteau de torture, soit le fraternel partage de pemmican. Et si l’on parle précisément des Apaches et de Geronimo, on voit une magnifique coiffe de plumes mais pas un dolce farniente dans un bain chaud. Et pourtant… Au bord du Rio Grande des sources chaudes jaillissent, entre 37° et 46°, chargées de 38 minéraux bons pour les articulations et avec un pH neutre. Geronimo, celui dont le nom a servi de code pour le raid contre Ben Laden -ce que les Apaches ont trouvé très délicat-, avait ses habitudes dans le coin, la vie à cheval ayant peut-être déclenché quelques raideurs musculaires !

Le rendez-vous des guérisseurs

A leur arrivée, les colons blancs et l’armée découvrirent aussi l’eau chaude qui affleurait dans la boue des rives du Rio Grande et construisirent en 1882 le premier établissement de bains en adobe.

Le village fut nommé fort banalement Hot Springs. « Banalement » parce qu’il doit y avoir un Hot Springs dans chaque état et pas moins de 30, rien qu’en Californie. Dans les années 30 et 40, des milliers de visiteurs venaient se remettre en forme et cette activité attira de plus en plus de « malades » et de « guérisseurs ». Ces derniers s’installèrent à leur tour profitant de la renommée des eaux chaudes et ouvrirent des cliniques. Aujourd’hui encore de nombreux thérapeutes font la réputation de la ville et offrent des soins alternatifs : massage, aromathérapie, réflexologie, pierres chaudes, yoga, Tai Chi…etc

Fiesta annuelle

Dans les années 50, l’animateur d’un jeu radiophonique demanda si une ville accepterait de changer de nom pour prendre celui du jeu, Truth or Consequences. Un peu comme si Guy Lux avait proposé de prendre le nom de Quitte ou Double et que Villeneuve (Le-Roi, Loubet, La-Garenne, Saint-Georges, sur-Lot, ou Les-Avignon) avait dit « nous on veut ! ». En effet, la question fit l’objet d’un vote spécial et Hot Springs devint Truth or Consequences. Ralph Edwards, l’animateur en question, vint en personne enregistrer l’émission à laquelle plus de 10 000 personnes assistèrent. Le show fut diffusé sur NBC à travers tous les Etats Unis. Depuis la Fiesta a lieu tous les ans et Ralph Edwards s’y est fidèlement rendu jusqu’en 2000 : diner, concours de Miss Fiesta, tournoi de golf, rodéo…

Un détail, Truth or Consequences se fait appeler T or C –merci pour les Français qui ont un petit souci de « th »- pour aller plus vite et il fait particulièrement bon à venir paresser dans les bains en plein air, avec vue sur le Rio Grande de Riverbend Hot Springs [1]

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