Les USA c’est ça

Marimba à Santa Fe

5 juin 2012

Le soir tombe doucement sur Santa Fe. Comme tous les samedis soirs, les promeneurs flânent autour de la Plaza, là où s’élève l’ancien palais des Gouverneurs, le plus ancien bâtiment des Etats-Unis, quand le Nouveau Mexique était espagnol. Au centre, il y a un jardin, un kiosque à musique et des bancs pour regarder les passants et les voitures.

A toute heure du jour, un musicien gratte une guitare dans un coin de la Plaza, un peu folk ou très mexicaine, mais ce soir, devant le kiosque, un groupe de huit musiciens a installé ses marimbas, instruments de percussion qui seraient un mélange du balafon africain et d’instruments précolombiens. Déjà quelques curieux se sont arrêtés, attirés par les sonorités exotiques des lames de padouk frappées par les baguettes. On s’assied autour d’un monument dont le titre a été partiellement martelé, sans doute pas assez politiquement correct. Il s’agit de l’ American Indian War Memorial monument et nous sommes ici au pays des Apaches, de Cochise et Geronimo, dont les rapports avec l’envahisseur ont été tout sauf pacifique !

Ce soir donc, le Poliphony Marimba se produit, sous la direction de Peter Swing qui a étudié avec Dumisani Maraire, compositeur et professeur de marimba du Zimbabwe à l’origine d’un certain nombre d’ensembles de marimba sur la côte ouest. Peter Swing a construit les instruments. Ici, les lames sont en bois de padouk, un bois rouge africain, et les autres en cerisier. Parfois, on en trouve en palissandre, en acajou ou en érable. Les seules autres instruments sont une paire de calebasses de maranka, une plante qui pousse au Zimbabwe, remplies de graines de canna. Les huit musiciens vont se succéder sur tous les instruments, changeant de place à la fin de chaque morceau.

Le public augmente à mesure que le soleil descend et que les curieux, venus pour une promenade, s’arrêtent et s’installent sur les murets de pierre qui entourent les massifs. Le spectacle est sur cette scène improvisée mais aussi dans la foule : ici, un étrange cow-boy aux longs pendants d’oreille en turquoise bat la mesure de sa santiag en python, là, une sorte de Gandalf à la barbe et la crinière blanche de magicien a perdu le chemin de la Terre du Milieu pour s’installer dans un pueblo, de petits enfants fascinés dansent et un ancien hippie dont tous les fusibles ont grillé depuis longtemps fait un petit spectacle de danse, entre prière au soleil et Ludmilla Tcherina.

Petit à petit, les rues bordant la Plaza vont accueillir un défié de vieilles voitures très aimées à la Gran Torino, d’improbables carcasses customisées dont l’arrière traine sur le sol, de vans surpuissants et surélevés, de véhicules étranges, hybrides pleins de chrome de la Batmobile et d’un dessin de Jigger. La testostérone coule à flot, les femmes sont plutôt là pour faire joli à côté du conducteur et même les pompiers sont de la partie.
C’est Saturday night fever à Santa Fe.

Pour tout savoir savoir Polyphony Marimba, allez sur leur page Facebook ou sur www.polypholymarimba.com.
Pour en savoir plus sur le marimba et son histoire, trouvez le DVD Soul Resonance, disponible sur www.sacredpathexplorations.com.

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