EXPOS

La revanche de l’animal

6 mai 2012

Etonnante exposition que celle que propose le Grand Palais jusqu’au 16 juillet, la Beauté animale avec une série de portraits d’animaux très variés, du scarabée au lion en passant par les plus classiques chiens et chevaux. Intéressant pour comprendre en quoi Descartes et d’autres se trompaient.

Depuis le 21mars, nous sommes conviés à découvrir les rapports que les humains entretiennent avec les animaux à travers une série de portraits véritables, comme on faisait des portraits d’hommes et de femmes.

Critiques miniatures

Bien sûr le plus frappant quand on pénètre dans les salles c’est l’afflux d’ enfants trainés là par des parents qui rêvent toujours que leur progéniture reconnaisse un Barye d’un Rembrandt Bugatti, et un Matisse d’un Picasso dès l’âge de 4 ans ! Dans la première salle ils s’extasient devant le joli « lapin » d’un élève de Dürer et les petits insectes peints pour l’empereur Rodolphe II de Habsbourg. Cris de joie, extase enfantine sous les yeux des parents émerveillés d’avoir conçu ces petits prodiges. Dès la deuxième salle, l’exercice devient plus physique : ils courent dans tous les sens et à la troisième c’est « Tu viens dis Papa… ». Le caniche géant de Jeff Koons en plastique caramel ne les fascine pas plus que la lionne de Géricault, c’est déjà ça, mais ils ont eu leur dose d’art pour le trimestre ! Quant aux nourrissons ils hurlent enfin contre la poitrine de leur père, ils ont trop chaud, trop soif, et la chauve-souris en baleines de parapluie de César leur fait peur. A nous aussi.

Juste une mécanique ?

L’époque baroque découvre la diversité des espèces animales et peint de grandes fresques sur l’arche de Noé avec un enchevêtrement d’oiseaux bariolés, de fauves aux yeux doux et de girafes au col gracile. Plus tard, on découvre de véritables portraits, chaque animal ayant son individualité. C’est très frappant pour les singes dont les regards nous interpellent toujours, l’orang outang de Pompon qui est sur l’affiche en est un bel exemple, mais aussi pour les lévriers de Louis XV peints par Oudry.
Nous sommes loin de Descartes qui pensait que les animaux étaient des mécaniques. Si l’homme était de la « pensée » (âme) et de l’ « étendue » (corps), l’animal n’était que de l’ « étendue ». C’est ainsi que Malebranche donnait des coups de pied à son chien pour prouver qu’il ne sentait rien.

L’ours symbolique

La plupart des œuvres sont peu connues et on ne peut que s’émerveiller devant les chats en colère de Goya, le Lièvre de Dürer, les scarabées géants de François Chapelain-Midy, l’orang-outang de marbre noir de Pompon et la sculpture grandeur nature du Roi des rats de Katherina Fritsch. Autre découverte l’ours polaire de Gilles Aillaud, prostré sur sa fausse banquise de zoo, qui répond à l’ours de plâtre de Pompon libre et fier, dans une tentative de nous faire comprendre que le salut de la Terre passe par le respect des animaux sous peine de voir la vie disparaître comme le Dodo. Avis aux éleveurs de poulets en batterie !

Galeries Nationales du Grand Palais.
Du 21 mars au 16 juillet 2012
Tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 20h (nocturne le mercredi jusqu’à 22h)

Plein tarif : 12 euros
Tarif réduit : 8 euros
(13-25 ans, demandeur d’emploi, famille nombreuse)
Gratuit pour les moins de 13 ans bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse.

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