Banana Republic (of China)

19 décembre 2011

Banana Republic pour tous ceux qui sont allés aux Etats-Unis, c’est Gap en chic. La marque élégante et pas trop chère où l’on allait chercher des vêtements faciles à porter mais mieux que basiques, un peu luxe mais pas ruineux. On adore. Donc joie pure de voir s’ouvrir un magasin à Franklin D. Roosevelt, là où autrefois existait un curieux centre commercial avec une « sculpture cinétique » en bronze vieilli, sorte de roue de moulin hideuse qui brassait de l’eau dans l’indifférence générale. Bref, finies les petites boutiques pour touristes avec des T-shirts University of La Sorbonne et autre petite marquise en porcelaine, voici 1400 m2 de mode et d’accessoires Banana Republic avec escalier monumental, sol en damier de marbre blanc et noir, plutôt haut de gamme.

Bonheur ? Carte bleue qui chauffe ? C’était l’intention et puis non : tout est fabriqué en Chine sauf ce qui l’est aux Philippines. Déception. Déprime. Image d’enfants qui travaillent, de paysans délogés, de cynisme. Il n’est nullement question de se focaliser sur le 100% bien-de-chez-nous mais ce que suppose ces 99% de made in China doit faire réfléchir.

Pour le reste, la foule faisait la queue devant chez Abercrombie comme des pèlerins à la Mecque ou aux JMJ. On a la religion que l’on peut. D’autres se gelaient devant Marks & Spencer et Disneystore. Les illuminations étaient minables : trois cerceaux de néon, quatre guirlandes et un gros pied de béton, on espère qu’au moins elles n’ont pas coûté cher. Seules les décorations des quatre fontaines du Rond-Point faisaient Noël ainsi que la Maison de l’Alsace enrubannée de rouge.

Triste, non ?

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