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Rendez-vous à la Soupe Populaire
9 décembre 2011
Un petit groupe se forme sur l’étroit trottoir de la rue Clément. Il est 11h du matin, les abords du marché Saint-Germain sont presque déserts. L’étroite boutique rouge s’ouvre à intervalles réguliers pour une distribution de tickets. C’est la Soupe Populaire du 6 e arrondissement, la dernière de Paris.
Dans l’imaginaire de chacun, il y a la soupe populaire, l’endroit où l’on peut manger quand on est trop pauvre. En fait, à Paris du moins, il n’en reste qu’une, celle du 6 e arrondissement, ce qui est assez paradoxal quand on pense au prix du m2 dans le quartier et aux beautiful people qui zonent entre la rue de Seine et Saint-Sulpice. Tous les jours, du lundi au samedi, des bénévoles servent des repas bons et équilibrés à ceux qui n’ont nulle part où aller.
Aurora, la mamma
Aurora est arrivée ici il y a dix-huit ans : elle avait tout fait, ouvrière dans une biscuiterie, manutentionnaire, femme de ménage. Aujourd’hui c’est la cuisinière-maman, celle qui fait des marmites de 150 litres de soupe de légumes « comme à la maison », qui prépare des bourguignons formidables, avec du vin et des clous de girofle, pour les 140 affamés qui viennent quotidiennement. Quand le niveau sonore monte, c’est elle aussi qui tape du poing sur son comptoir pour ramener l’ordre et aucun ne se risque véritablement à répliquer : « Du respect s’il vous plait ! »
Six jours sur sept
Le reste de l’équipe est variable. Il y a les piliers, Fanny, Noria, Camille, Geneviève et ceux qui viennent une fois de temps en temps aider à mettre le couvert, répartir les gamelles, desservir, apporter du rab de soupe ou de pain, plus un rasoir, un petit savon, du gel douche et des sourires. Activité courte mais physique. Chacun trouve à sa place deux gamelles l’une sur l’autre : en bas le plat principal, en haut la soupe. Lundi pot-au-feu, mardi, bourguignon, mercredi, sauté de dinde, jeudi, bourguignon, vendredi, poulet au curry et samedi pâtes bolognaises.
Il y a aussi du pain, de l’eau et du dessert, selon les arrivages. Parfois des commerçants du quartier donnent des choses : la boulangerie-pâtisserie Mulot mais aussi un boulanger de la rue de Sèvres fournissent le pain et les viennoiseries. Des dames déposent un sac de riz, une tablette de chocolat, d’autres font des gâteaux, sans oublier les enfants de l’école de la rue Saint-Benoit. Aujourd’hui le président de l’association a apporté des potirons de son jardin pour qu’Aurora en fasse de la purée.
Quatre services par jour
Quatre fois de suite, la soupe populaire ouvre sa porte pour laisser entrer une grosse trentaine de convives qui se bousculent un peu. Certains ne veulent pas se glisser dans le fond. D’autres essaient de se faire oublier pour rester ou revenir. Les uns sont à peine entrés qu’ils ont tout fini, d’autres trainent profitant de la chaleur et demandent des produits de toilette. La majorité parle russe ou une autre langue slave et quelques uns arborent une grande croix orthodoxe sur leurs vêtements. Bruit de chaises et de cuillères dans les gamelles. Des "au revoir". La salle de vide et se remplit dès que les tables ont été lavées et les gamelles vides remplacées par des pleines.
Une association privée à 100%
Il faut savoir que cette association ne reçoit aucune subvention et vit de dons. Une des tâches des bénévoles consiste à envoyer des courriers aux habitants du 6 e arrondissement qui figurent dans le Bottin Mondain tandis que l’Académie des Beaux-Arts fournit 25% du budget. "il y a de généreux donateurs" sourit Fanny, la vice-présidente. Quand on lui demande comment la soupe populaire est considérée dans le quartier, elle dit être contente que l’association soit propriétaire des lieux et ajoute que, bizarrement, les sanisettes du coin ont disparu, sans doute pour décourager ces visiteurs importuns. “Mais cela ne règle rien du tout”... On s’en doute un peu. Et la mairie ? Elle n’en dit rien.
Soupe populaire
4, rue Clément, 6ème - M° Mabillon (10)
Tél. : 01 43 54 56 41.
La soupe populaire a toujours besoin de dons, de bénévoles, de produits d’hygiène...
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