EXPOS

Les Maori au quai Branly

17 octobre 2011

Le musée du Quai Branly accueille jusqu’au 22 janvier une exposition de musée Te Papa de Wellington en Nouvelle Zélande, belle occasion pour en apprendre un peu (plus ?) sur les Maori qui ne sont pas que de formidables joueurs de rugby et des danseurs de haka !

La présentation même de cette exposition Maori, Leurs trésors ont une âme, fait penser qu’elle a été livrée « clef en main » : on y retrouve en effet la pédagogie muséographique des pays anglophones [1] et une approche assez éloignée de celle du quai Branly, créé par des historiens et des marchands d’arts premiers qui s’opposaient à la présentation sociologique du musée de l’Homme. D’une certaine façon, ces Maori à la sauce Te Papa sont l’antithèse de l’expo sur les Dogons, pure expression du style maison : mise en valeur esthétisante d’œuvres anciennes et aucune mention de la population Dogon actuelle.

Sur un grand mur sont projetées des images de courses de Waka Ama [2], on peut voir aussi les instruments de tatouage traditionnels à côté ceux qui servent aujourd’hui, puisque cet art [3] retrouve toute son importance comme expression d’identité et de fierté. On pourra admirer également des manteaux tissés de plumes, des instruments de musique contemporains et des pagaies de compétition pour les fameuses courses qui attirent tout le monde polynésien.

Bien sûr, le travail du bois chez les Maori est exceptionnel et les charpentes de Whare Tupuna ( [4] exposées sont extraordinaires avec leurs poutres entièrement sculptées, y compris le portrait de l’ancêtre sur le pignon. On verra aussi des proues de canoë, des boites à trésors , des statues et des outils magnifiquement travaillés et incrustés de nacre de paua [5] qui sert le plus souvent pour faire les yeux.

On admirera les parures en jade de Nouvelle-Zélande [6] , représentant des tiki, sorte d’amulette anthropomorphe, des lames de haches et des casse-tête, car il ne faut jamais oublier que les Maori sont de redoutables guerriers qui ont donné du fil à retordre aux colonisateurs anglais et les ont obligé à négocier. En 1987, ils ont réussi à imposer le maori comme l’une des langues officielles de Nouvelle-Zélande et il leur est désormais possible, au Pays du Long Nuage Blanc, Aoteaora de poursuivre leurs études, de la maternelle à l’université, dans leur langue !

Tarif : 7 euros.
Gratuité pour tous le premier dimanche de chaque mois, pour les enfants de moins de 18 ans et les demandeurs d’emploi.

A noter : un espace pour les non-voyants et malvoyants, réalisé avec le mécénat d’Alain Mikli qui permet de découvrir du bout des doigts des reproduction d’objets, accompagnées d’un texte de présentation en braille et d’un commentaire audio. On y accède par une bande podotactile à partir de l’entrée.

Autre aperçu de la diversité polynésienne, exposition de photos de Ferrante Ferranti, Impressions polynésiennes, jusqu’au 9 décembre, à la Maison de l’Océanie, 90 rue Bonaparte, Paris VI e.

[1à ce sujet, des visites, spectacles et ateliers sont organisés pour les enfants et les autres, pendant les vacances de la Toussaint, du 22 au 30 octobre

[2pirogue à balancier monoplace

[3Ta moko

[4maison de réunion ancestrale

[5mollusques gastéropodes marins appartenant à la famille Haliotididae, endémiques sur les côtes de Nouvelle-Zélande, genre ormeau

[6néphrite appelée pounamou en maori

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