Il a testé pour vous… le stage anti-stress aérien

11 juillet 2011

Matt est une forte tête. D’abord il pense que si vous dites ne pas avoir peur en avion, vous mentez ou vous êtes d’une inconscience qui frise le crétinisme : “Ne me dis pas que cela ne te fait rien du tout ! Ce n’est pas possible ! ” Ensuite, il assène l’argument simple mais efficace : « Parce que tu trouves naturel d’être à 11 km au dessus de la surface du sol ? Il y a 11 000 mètres d’air sous toi !” Présenté comme cela, c’est vrai que ce n’est que moyennement tentant. Et pas naturel du tout. Et puis on est à la merci d’un homme, faillible comme nous tous. Et puis les intempéries. Et puis, et puis… Il a essayé le Lysanxia avec un succès mitigé et se prépare une vie assez compliquée parce que son métier l’appelle à voyager et qu’il n’y a pas toujours de train et de bateau.

Donc Matt a accepté du bout des lèvres de consacrer une journée (10h à 18h) à un stage dont il n’attendait rien. “ De toutes façons, il n’arrivera à rien et en plus je ne veux pas que l’on me passe mon stress. Il est sain mon stress. C’est l’inverse qui n’est pas naturel. Comment va-t-on me persuader qu’il est normal de voler à 11 000m du sol ?” La veille et le matin, le monologue sur ce thème fait office de fond sonore : « Et toute une journée, pour rien ! Mais je veux les garder mes angoisses… ”

Nous attendions des SMS furieux et des appels exaspérés, et tout s’est passé comme dans un rêve ! A l’heure du déjeuner, Matt admettait que “c’était intéressant” et, le soir, il reconnaissait qu’il avait appris beaucoup de choses tout à fait susceptibles de changer son opinion sur les transports aériens. Forte tête mais essentiellement honnête !

Alors le miracle c’était quoi ? Une journée très pédagogique, avec plein de renseignements techniques sur la mécanique du vol, sur la sustentation, sur la flexibilité des matériaux, sur les tests qui sont triplés ou quadruplés par rapport à ce qui est exigé, sur la sécurité à tous les niveaux.

Matt a beaucoup aimé poser des questions sur les turbulences, la quantité de kérosène dans le réservoir à l’atterrissage et tout ce qui lui passait par la tête : “Rien à voir avec du coaching que je n’aurais pas supporté mais des explications techniques par quelqu’un qui s’y connaît vraiment !”

La compétence de Guy Durand est effectivement un atout de poids pour ce genre de stressés intellos. En effet, après des études dans la construction aéronautique (ESTACA), il a commencé sa carrière comme Officier de l’Armée de l’Air avant d’intégrer Air France comme pilote, puis Commandant de Bord sur longs-courriers, instructeur et chef-pilote. Membre de la section psychotechnique d’Air France, il a participé au recrutement des pilotes. Il totalise 20.000 heures de vol sur une soixantaine d’appareils dont Caravelle, Airbus A-300, Boeing 727, Airbus A-320 et Boeing B-747. Même les têtes dures sont convaincues !

Encore quelque chose qui a frappé Matt, notre testeur : certains passagers vont effectivement fumer aux toilettes, comme des collégiens, et pour ne pas déclencher l’alarme, mettent un préservatif sur le détecteur. Il faut savoir que, dans ce cas aussi, tout est prévu, une hôtesse au sens olfactif développé n’est jamais loin et le voyageur peut être débarqué dans le premier aéroport venu... Vous alliez en Thaïlande ? Pas de chance, nous survolons l’Abkhazie. Bonnes vacances !

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