LIVRES

Les Habits du Pouvoir

15 octobre 2012

N’est-on jamais mieux servi que par soi-même ? Difficile à dire mais je vais tenter l’exercice pour vous parler d’un livre Les Habits du Pouvoir dont je suis co-auteur. Je vais essayer de vous expliquer l’idée de base. Le concept comme on dit pour faire chic et intelligent. Das Konzept.
Un dernier détail, c’est le directeur artistique du Monde comme il va qui a mis en page Les Habits du Pouvoir.

S’habille-t-on pour avoir chaud ? Pas sûr, sinon, tous les gens qui vivent dans les pays chauds, seraient nus ou en pagne et ceux qui sont au froid disparaitraient sous les fourrures. Or les Fuegins de la Terre de Feu n’avaient que leurs peintures corporelles quand ils ont accueillis les explorateurs, tout comme les Pictes que la série Kamelott nous a, un peu, appris à connaître. Quant aux cavaliers Peuls et Haoussas, ils sont emmitouflés même lorsque la température grimpe jusqu’à 40°.

L’habit fait le chef

Alors on s’habille pour quoi ? Pour se distinguer des autres. C’est peut-être pour cela que les peuples nus n‘ont que peu de hiérarchie et sont relativement démocratiques. Même si, pour se faire beaux, les hommes ont rivalisé d’ingéniosité avec la peinture, les scarifications, le tatouage et les parures de plumes.
Dès que l’habit apparaît, la notion de chef arrive : voici le thème central des Habits du Pouvoir. Un voyage dans le temps et dans la garde-robe des chefs.

Nous commençons avec les rois sacrés, les « oints de Dieu », des pharaons jusqu’à Hiro-Hito qui fut contraint d’avouer après sa défaite qu’il n’était pas un dieu et qu’il n’avait pas diné « pour de vrai » avec Amaterasu, la déesse du Soleil. On croise aussi bien des tyrans couverts d’or et de pierreries que de sobres dirigeants vêtus « de probité candide et de lin blanc », des despotes cruels que des rois éclairés, et au fil des siècles, au fil des brocards et des velours, des rubans et des dentelles, se dessine le modèle du dirigeant actuel.
Il faut un peu de temps, pas mal de pages et énormément d’images pour passer du Negus Hailé Sélassié dans une tenue de sacre que n’auraient pas renié Assurbanipal et Hammourabi à Ban Ki Moon en costume anthracite !

Gap et la démocratie

Pour vous accompagner dans cette flânerie de Tenochtitlan à New York, en passant par Anvers, Pékin, l’Escurial, Londres, Versailles, New Dehli, Persépolis et Kinshasa, nous avons mis des petits cailloux pour ne pas vous perdre, des encadrés sur des accessoires symptomatiques d’une époque, des anecdotes peu ou pas connues sur ces personnages à la fois familiers et exotiques que sont les hommes de pouvoir. Des tableaux et des photos que l’on n’a pas coutume de voir comme ce chef Maori au visage gravé et tatoué, œuvre d’un peintre tchèque, Gottfried Lindauer qui partit vivre en Nouvelle-Zélande au XIX e siècle.

Nous avons été surtout interviewés sur la période actuelle dans l’espoir que nous disions quelque chose de formidablement intelligent sur Sarkozy ou Hollande, mais, malheureusement, la démocratie ne s’accompagne pas de vêtements fascinants : costume sombre et cravate unie, il n’y a pas de quoi rêver. C’est la mondialisation avec ses petits hommes gris qui dirigent des pays où tout le monde est en jean Gap.

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